[Août 2018]
Vous avez sûrement déjà croisé son double mètre dans les couloirs du Lycée Blaise ou aux événements AABP. Passé sur les bancs de notre chère CPGE de 2009 à 2012, Quentin n’est pas seulement le Vice-président de l’AABP mais aussi et surtout un caractère unique doublé d’une histoire et d’un parcours hors du commun ! Retrouvez ci-dessous son interview.
Très bonne lecture à tous !
L’Équipe AABP.

La CPGE à Blaise
– AABP : Hello Quentin ! Merci de prendre le temps de répondre à mes questions afin de pouvoir publier ton portrait sur le site AABP ! Comme tu le sais bien on organise l’interview de manière chronologique et donc je vais te ramener 10 ans en arrière lorsque tu étais en Terminale. Pourquoi as-tu choisi la filière ECE ?
– Quentin : Tout d’abord merci beaucoup pour cette opportunité d’interview ! Pour répondre à ta question lorsque j’étais au lycée, sans énormément travailler, j’étais plutôt bon élève. Mes professeurs m’ont donc parlé des classes préparatoires. J’ai vu cela comme une opportunité car je trouvais que cela faisait une bonne transition après le lycée du fait du suivi des enseignants, des groupes classe d’une trentaine d’élèves, et de la généralité des enseignements. Etant passionné d’économie, et venant de filière ES, mon choix s’est naturellement porté sur la filière ECE.
– AABP : Et pourquoi as-tu choisi de faire ta CPGE à Blaise Pascal ?
– Quentin : C’était essentiellement un choix géographique. Etant originaire de St-Flour dans le Cantal, la grande majorité des étudiants vont à Clermont pour leurs études supérieures. J’ai donc suivi le mouvement.

– AABP : Peux-tu nous raconter ton expérience CPGE ?
– Quentin : J’ai donc fait 3 ans de classes préparatoires ECE. Ce serait malhonnête de ma part de dire que ça n’a pas été difficile. Au début, j’ai dû notamment apprendre à relativiser les mauvaises notes catastrophiques qui changent par rapport au lycée et le rythme de travail très intense. Mais je ne regrette absolument pas ce parcours. Les cours sont de très bonne qualité, et on gagne énormément en culture générale. On apprend également véritablement à travailler. De plus, l’atout d’une prépa à Clermont, c’est que l’on progresse, on apprend mais dans une ambiance de travail très conviviale. Il n’y a pas de concurrence entre étudiants, les prépas travaillent ensemble et les professeurs sont disponibles pour aider les étudiants à avancer.
– AABP : Qu’est-ce qui t’a le plus marqué au cours de cette expérience plutôt positive même si difficile ?
– Quentin : Je pense que c’est vraiment l’ambiance conviviale qui m’a marquée. On a souvent des préjugés sur les prépas et ils ont été totalement cassés pour ma part quand j’ai vécu l’expérience. Les étudiants travaillent ensemble pour progresser et cela crée une véritable émulation. La prépa crée des liens très forts. On pourrait résumer un peu par la phrase « on souffre ensemble » ! (Rires.) Et aujourd’hui, même si on ne se voit pas forcément très souvent, revoir des camarades de prépa est toujours un excellent moment grâce aux liens que l’on a su créer durant ces années.
– AABP : C’est vrai qu’on utilise souvent le dicton « On se fait des amis en prépa et des potes en école ». S’il y avait un conseil que tu aurais aimé avoir au moment de rentrer en CPGE, quel serait-il ?
– Quentin : Il faut comprendre que l’on ne travaille pas pour le moment présent, mais que chaque jour de prépa est un entraînement et une étape de progression pour les jours qui comptent vraiment, c’est-à-dire les concours. Il est souvent très compliqué pour les étudiants, notamment de première année, de se projeter jusqu’aux concours. Je pense que comprendre que les seules notes qui comptent sont celles du concours est primordial pour réussir à relativiser les notes au début de la prépa, et ne pas se démotiver.
– AABP : Je suis tout-à-fait d’accord ! De ton coté tu as fait 3 années de CPGE et donc tu as passé ces mêmes concours deux fois. Pourrais-tu revenir rapidement sur ton expérience de « cube », pourquoi tu as pris cette décision et comment tu as vécu cette année supplémentaire ?
– Quentin : Je pense qu’à la fin de mes deux années de prépa, il me manquait encore de la maturité et de la clarté pour la suite de mon parcours. J’avais du mal à me projeter et voir véritablement quoi faire en école de commerce. J’ai donc décidé de cuber pour pouvoir réfléchir un peu plus précisément à mon projet professionnel. J’ai très bien vécu mon année de cubage. En cube, on peut vraiment travailler selon nos envies et besoins. J’étais assez libre dans la plupart des cours pour me préparer de la meilleure façon possible aux concours. L’année est donc passée très rapidement (même si j’avoue qu’à partir de janvier, je commençais à en avoir un peu marre de passer des kholles…).
– AABP : Et si tu as avais deux conseils à donner, un pour ceux qui se poseront peut-être la question de cuber de ou non, et un deuxième pour ceux qui cubent actuellement ?
– Quentin : Je pense que ça ne sert à rien de cuber pour cuber. Il faut vraiment essayer de bien se connaître et d’être honnête avec soi-même. Pour moi le cubage n’est pas forcément utile si à la fin de la deuxième année, on se sent épuisé, à notre limite et qu’on a vraiment tout donné. Je pense que sentir qu’on a encore une marge de progression possible (à l’oral ou à l’écrit) est primordial pour prendre la décision de cuber. Il faut aussi essayer de relativiser les classements (ce qui n’est pas facile en prépa). Mais même si on ne vous parle qu’en termes de classements, quelle que soit l’école où vous êtes, vous pourrez faire de très belles choses si vous saisissez les opportunités donc évitez de cuber seulement en regardant le classement.
Pour ceux qui cubent actuellement, j’ai juste à leur dire bon courage. L’année va passer très vite donc donnez-vous à fond en analysant quels sont vos véritables besoins pour les concours. Travaillez vraiment en fonction de vos besoins.
L’École de Commerce : Grenoble EM
– AABP : Et donc suite à tes concours de 2012 tu as brillamment intégré l’école de commerce de Grenoble. Comment s’est passée la transition entre la CPGE et l’École ?
– Quentin : La transition n’est pas très compliquée. C’est un monde totalement nouveau, mais franchement on s’y fait assez facilement.

– AABP : Quel a été ton parcours académique et professionnel une fois en école (cours, spécialisations, échanges universitaires…) ?
– Quentin : En première année j’ai suivi le parcours classique de GEM avec les cours généraux. En « 2A » (deuxième année NDLR), j’ai fait mon premier semestre en parcours associatif (cours les matins, après-midis consacrés à nos associations) et deuxième semestre en spécialisation Ressources Humaines. Pour ce qui est de mon année de césure j’ai effectué deux stages dans des entreprises de recrutement. Un premier stage comme chasseur de têtes dans le cabinet Robert Walters à Lyon. Je travaillais avec les divisions fonctions supports, finance et santé. L’objectif est de trouver des profils très spécifiques pour nos clients, ce qui passe souvent par le débauchage de personnes déjà en poste.
Pour ma seconde partie de césure j’ai travaillé chez Acass, agence de recrutement spécialisée dans les métiers de techniciens et de l’ingénierie. Cela m’a permis de voir un panel complet de recrutement car je travaillais surtout sur le recrutement d’intérimaires et de CDD (contrairement à chez Robert Walters où je recrutais des CDI).

Une fois en « 4A » j’ai suivi une majeure d’enseignement en consulting en alternance. Je travaillais chez Solvay – leader mondial de la chimie – en tant que chargé de missions Ressources Humaines internationales. Je travaillais notamment sur les plans de formations, promotions, gestions de carrière, politique diversité du groupe, projet de consulting sur l’amélioration des processus de remontée d’informations des sites, plans de licenciements, évaluations annuelles…
C’est également l’année où j’ai fait mon mémoire sur « le poids de l’apparence physique dans la vie professionnelle », ce qui a eu un impact important sur la suite de ma carrière.
– AABP : Peux-tu nous expliquer en quelques mots le sujet de ton mémoire car cela m’a l’air très intéressant, et aussi dans quelle mesure il a impacté ta carrière ?
– Quentin : Aujourd’hui, on parle beaucoup de lutte contre les discriminations, d’égalité, d’équité en entreprise. Mais on se focalise beaucoup sur le sexe, la couleur de peau, la race. Or, un sujet qui est encore très tabou en France est de parler du physique alors que c’est l’un des critères qui est le plus discriminant dans la vie professionnelle. Je me suis donc intéressé, avec deux autres personnes, à ce sujet et nous avons essayé de voir en quoi l’apparence physique (la beauté, la laideur, le handicap, le style vestimentaire…) jouait dans la vie professionnelle des individus. C’est un sujet d’autant plus intéressant que la discrimination vis-à-vis de l’apparence est majoritairement inconsciente et provient de stéréotypes et de clichés de la vie quotidienne. Et en effet, ce mémoire m’a plutôt intéressé et a impacté ma carrière car aujourd’hui, j’ai continué en faisant une thèse sur « le poids de l’apparence physique en entretien de recrutement ».
– AABP : Quel a été ton parcours associatif / extra-scolaire ?
– Quentin : Je me suis beaucoup consacré aux associations. En 1A j’ai intégré deux associations : l’association Enjeu – consacrée aux jeux et loisirs – et l’association Savoir Oser la Solidarité – association d’aide à l’enfance – sur divers projets. A la fin de l’année, je suis devenu Président de l’association Enjeu, et responsable des projets locaux de l’association SOS. En étant au bureau de deux associations, le parcours associatif paraissait donc primordial.

– AABP : Quel est a été le facteur déterminant dans ton choix de carrière ?
– Quentin : Considérant que le travail représente environ 1/3 du quotidien de l’individu, j’ai toujours considéré que l’épanouissement personnel passait aussi par un épanouissement professionnel. J’ai donc toujours voulu faire un travail qui me plaisait, qui me passionnait, un travail pour lequel j’avais envie de me lever le matin. C’est pour cela que j’ai choisi une voix un peu atypique en devenant enseignant chercheur.
La vie après l’École
– AABP : En quoi consiste ton travail ?
– Quentin : Aujourd’hui, mon travail est divisé en 4 catégories :
(1) Mon activité principale est d’être professeur des écoles en CM1. J’enseigne donc les différentes matières scolaires à des enfants depuis que j’ai eu le concours de professeurs des écoles.
(2) J’interviens également en classes préparatoires pour préparer les élèves aux entretiens de personnalité des épreuves orales, et notamment celui de GEM.
(3) J’interviens aussi à l’ESC Grenoble sur divers aspects : je suis président des jurys d’entrée et de sortie, intervenant dans des cours de méthodologie en 4A, management en 1A, et tuteur de stage à partir de Septembre.
(4) Enfin, j’ai une partie recherche dans mon métier. Je fais de la recherche sur le poids de l’apparence physique dans les entretiens de recrutement.
– AABP : Pourquoi as-tu choisi ce métier / cette branche ?
– Quentin : Comme je le disais précédemment, ce que je recherche dans un métier, c’est le côté passionnant. Dans mon travail, je suis avec un public varié, j’ai des activités diverses, je suis obligé de faire preuve d’adaptabilité au quotidien, et le côté transmission de savoirs – je fais apprendre, mais j’apprends également énormément – me plaisent beaucoup.
L’Association Alumni AABP
– AABP : Comme beaucoup le savent tu ne limites pas seulement tes activités d’enseignement et de transmission au giron professionnel car tu es également le Vice-président de notre chère Association Alumni. Pourrais-tu nous dire qu’est-ce qui t’a fait t’engager au sein de cette Équipe Alumni ?
– Quentin : Comme le montre mon métier, je suis quelqu’un qui aime transmettre des choses. Je me suis donc dit que si j’avais quelques petits conseils qui pouvaient servir aux étudiants, ce serait dommage de ne pas en faire profiter. De plus, j’ai un excellent souvenir de la prépa, et je me sens un peu redevable car je considère que c’est certainement en prépa que j’ai appris le plus d’un point de vue personnel et intellectuel. Ça me paraît donc normal de donner de mon temps aujourd’hui pour la prépa et pour les étudiants actuels.
– AABP : Quels sont les projets AABP dont tu es en charge et dont tu pourrais nous parler ?
– Quentin : L’association a trois moments clés dans l’année qui sont notamment très importants pour la filière EC : la Rentrée, le Forum de novembre, et le Grand Oral.
Je travaille donc notamment sur ces projets en faisant par exemple un livret de rentrée pour les nouveaux prépas en Septembre. Ce livret a pour objectif de donner un petit coup de motivation supplémentaire en récoltant les conseils d’Alumni, passés par la prépa, et actuellement en école ou dans la vie professionnelle.
Je travaille également avec le reste de l’équipe sur le Forum de novembre notamment pour trouver des intervenants qui nous semblent intéressants et pertinents pour apporter des conseils aux étudiants ou encore sur l’organisation du Grand oral en mai.
Un des projets qui me tient à cœur et qui sera lancé cette année est l’organisation d’un live vidéo mensuel sur un sujet que les prépas auront choisi pour pouvoir discuter avec eux. (réviser les concours, organiser son temps de travail, les oraux, le Tour de France des écoles…)
– AABP : Quel conseil donnerais-tu aux Alumni qui nous lisent et qui aimeraient prêter main forte à l’Association pour ses actions ?
– Quentin : N’hésitez surtout pas à rentrer en contact avec nous. On a toujours besoin de nouvelles personnes motivées et comme vous pouvez le voir quand on est avec vous on travaille toujours dans la bonne humeur et la bonne ambiance donc n’hésitez surtout pas.
– AABP : Merci beaucoup Quentin pour ton temps et cet échange hyper intéressant ! Pour finir, as-tu une résolution pour 2018 ?
– Quentin : Passer l’agrégation d’économie (oui, j’ai besoin de motivation là ! Rires.)
– AABP : Et quelques projets d’avenir ?
– Quentin : Finir ma thèse de recherche, et partir en Amérique du Sud 🙂
– AABP : Et bien nous te souhaitons bonne chance pour ceux-ci et te remercions encore une fois pour cet échange !
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N’hésitez à pas nous contacter si vous voulez être mis(e) en relation avec Quentin si jamais vous avez des questions au sujet de son parcours
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