[Septembre 2018]

Connaissez-vous les îles Sous-le-Vent de l’archipel de la Société en Polynésie française ? Cela ne vous dit peut-être pas grand-chose, en revanche Bora Bora vous rafraîchira peut-être vos cours de Géographie de Lycée, car c’est bel est bien sur cette île paradisiaque à l’autre bout du monde que nous avons pu interviewer Sarah ! Entre Ressources Humaines et hôtels de luxe, Sarah nous raconte son parcours depuis les bancs de la prépa jusqu’à son havre de paix Polynésien.

Très bonne lecture à tous !

L’Équipe AABP.

Sarah Adouli / ECS 2012
Sarah Adouli / ECS 2012

La CPGE à Blaise

– AABP : Bonjour Sarah ! Merci de prendre le temps de répondre à ces questions depuis Bora Bora ! Comme d’habitude désormais, nous commençons l’interview par des questions sur tes années en Classes Préparatoires. Peux-tu nous dire pourquoi tu as choisi la filière ECS ?

– Sarah : En terminale j’hésitais entre plusieurs voies : Eco-gestion bilingue, sociologie, STAPS, et prépa. Oui, le moins que l’on puisse dire, c’est que j’avais des goûts éclectiques ! Finalement j’avais de bonnes notes, j’étais curieuse et j’avais envie de continuer à aller dans une voie généraliste, j’ai donc postulé en premier choix à la prépa ECS Blaise Pascal et j’ai été acceptée.

– AABP : Et pourquoi Blaise Pascal ?

– Sarah : Je suis arrivée au lycée Blaise Pascal entre la seconde et ma rentrée en première, après un déménagement. J’ai donc tout naturellement postulé dans la prépa de mon lycée, qui était assez réputée et qui me permettait de ne pas déménager.

– AABP : Peux-tu nous raconter ton expérience CPGE ?

– Sarah : J’étais en prépa de 2010 à 2012. J’en garde de très bons souvenirs, comme de moins bons. J’ai beaucoup aimé le fait qu’en ECS, nous devions être très équilibrés entre les différentes matières. J’aimais notamment les mathématiques et la culture générale. On ne va pas se mentir, la prépa demande beaucoup de travail et une très forte capacité d’organisation. Néanmoins, j’ai trouvé important de me ménager quelques heures par semaine. Je me laissais donc le dimanche après-midi pour sortir et faire du sport.

Lycée Blaise Pascal
Lycée Blaise Pascal

– AABP : Qu’est-ce qui t’a le plus marqué en CPGE ?

– Sarah : La capacité de travail ! Le principal intérêt de la CPGE c’est de pouvoir se dire, des années plus tard : « j’ai été capable d’accomplir ce travail et j’en suis super fière ».

– AABP : Quel conseil aurais-tu aimé avoir au moment de rentrer en CPGE ?

– Sarah : Plusieurs en fait. J’aurais aimé entendre « Dors ! » en premier. Ce n’est qu’à partir de la deuxième année que j’ai vraiment mesuré l’importance du sommeil. Je me fixais des heures de travail et au-delà d’une certaine heure j’allais me coucher. J’avais également toujours le même rituel le matin : petit-déjeuner, France culture et hop ! J’avais clairement adopté ma routine. En deuxième conseil, j’aurais aimé qu’on me dise de bien choisir le groupe dont on s’entoure. C’est important de se former son petit groupe d’amis en prépa, de pouvoir travailler ensemble et de se soutenir dans les moments plus compliqués.

L’École de Commerce : NEOMA Business School

– AABP : Comment s’est passé la transition entre la CPGE et l’École de ton côté ?

– Sarah : Très bien ! J’ai intégré en 2012 l’école de commerce de Rouen qui s’appelle désormais NEOMA Business School. Rouen était la septième des huit écoles que j’ai passé aux oraux. Il y avait toujours quelque chose qui ne me plaisait pas et je commençais à désespérer. Mais lorsque je suis arrivée à Rouen, je m’y suis projetée dès mon arrivée sur le campus. Un vrai coup de cœur !

Neoma Business School
Neoma Business School

– AABP : Comment s’est passé ton parcours académique à NEOMA en termes de cours, spécialisations, échanges universitaires et autres ?

– Sarah : J’ai commencé par une année de fondamentaux de gestion. J’ai ensuite poursuivi en juin 2013 par deux mois de stage à la Chambre de commerce de Rouen, et six mois de stage en associatif. A partir de février 2014, j’ai passé six mois en Erasmus à l’Université de Regensburg, en Bavière (Allemagne). En septembre 2014, j’ai commencé mon Master en Alternance pendant deux ans chez AccorHotels, tout en me spécialisant en Management des Ressources Humaines.

– AABP : Quel a été ton parcours associatif / extra-scolaire ?

– Sarah : J’ai lors de mon premier stage de six mois été en charge d’Enactus Rouen, une association d’entrepreneuriat social, où j’ai notamment réalisé un projet de location d’électroménager à bas prix pour les étudiants. J’étais également membre d’Ethika, l’association Développement Durable de l’école et Handi’Namic, l’association qui promeut un autre regard sur le handicap. J’ai enfin listé pour reprendre le Bureau des Sports en première année.

Enactus France
Enactus France

– AABP : Que retiens-tu de tes expériences associatives en école ?

– Sarah : Que du bon ! J’ai tellement appris. L’expérience la plus enrichissante fut mon engagement auprès d’Enactus. Je pense que c’est à ce jour ma meilleure expérience professionnelle. Nous pouvions profiter d’un réseau national et international, de ressources formidables de la part d’Enactus France et ce sentiment de créer et développer des projets utiles à la communauté : il n’y a pas mieux. Concernant le projet ¡LOCA ! Electroménager, j’ai pu recruter mon équipe, apprendre par moi-même (mettre en place la logistique, livrer les machines à domicile avec les déménageurs, etc.) puis former mon équipe avec les enseignements que j’avais tirés de mes erreurs.

– AABP : Peux-tu nous expliquer un peu plus ce que tu as fait durant ton alternance chez AccorHotels ?

– Sarah : Durant mes deux années chez AccorHotels en tant qu’Assistante Recrutement, Relations et partenariats Ecoles, je faisais partie d’une équipe de quatre personnes. Notre rôle était de représenter AccorHotels en externe, de sillonner la France et l’international afin de pré-recruter les meilleurs candidats pour des stages et des apprentissages, et d’être un soutien au recrutement en interne. J’intervenais donc sur les forums entreprises des écoles de commerce, des universités et des écoles de management hôtelier. J’ai également eu la chance de travailler en gestion de projet RH (organisation du challenge international étudiant d’AccorHotels, travail avec des startups RH, etc.). Une belle expérience !

Marques du groupe AccorHotels
Marques du groupe AccorHotels

– AABP : Quel est a été le facteur déterminant dans ton choix de carrière ?

– Sarah : Lors de ma recherche d’alternance, je ne savais pas exactement ce que je voulais faire comme métier. J’avais donc lu les différents descriptifs de poste jusqu’à trouver ce qu’il me plaisait et ce qui me faisait, a priori, vibrer. Je suis alors tombée sur le poste « Assistant(e) Recrutement, relations et partenariats écoles ». Bingo ! J’ai postulé dans une première entreprise et je n’ai pas été retenue. La deuxième tentative fut la bonne : ce fut chez AccorHotels.

– AABP : Quel conseil donnerais-tu aux étudiants en école ou en prépa qui se demandent actuellement ce qu’ils pourraient / aimeraient faire de leur vie ? Qu’est-ce qui t’a permis de trouver ta voie ?

– Sarah : Par expérience il y a deux grandes catégories qui sont souvent mélangées par les préparationnaires et même les étudiants en recherche de stage : le secteur d’activité et le type de métier dans lequel on souhaite travailler. J’ai vu défiler trop d’étudiants en entretien de personnalité, voire en entretien pour un stage, qui ne faisaient pas la différence. Je m’explique : il y a « je veux travailler dans le luxe » (secteur d’activité) et « je veux être contrôleur de gestion » (département/service/métier). Les deux ne sont pas incompatibles : « je veux être contrôleur de gestion dans le luxe ». Pour moi, c’est le premier travail à faire. Si déjà tu as une idée du secteur d’activité ou bien du département dans lequel tu souhaites travailler, c’est déjà pas mal, tu as une bonne base de travail. Ensuite, je conseillerais aux étudiants de se renseigner auprès des Alumni afin de mieux comprendre le secteur d’activité, ou bien le métier en lui-même.

Certains métiers peuvent faire rêver, mais la réalité du terrain ne colle pas toujours avec la vision idyllique qu’on s’en fait. A contrario, certains métiers ne nous attirent pas spontanément, mais finalement en s’y intéressant on se rend compte qu’on y serait peut-être pas si mal. Etre curieux, poser des questions, travailler quelques semaines entre la première et la deuxième année de prépa afin de découvrir le fonctionnement d’une usine, des marchés, d’un magasin, etc., ou découvrir plusieurs métiers au cours des différents stages, voilà mon conseil.

Enfin, je suis partisane de la théorie des « multi-potentialistes » : l’idée qu’on n’a peut-être pas « one true call », c’est-à-dire une vocation seulement mais qu’on peut être amenée à avoir plusieurs vies professionnelles. Donc pas trop de pression si tu ne trouves pas spontanément ta voie 😉

La vie après l’École

– AABP : Quel a été ton parcours depuis ta diplomation jusqu’à aujourd’hui ?

– Sarah : Cinq mois avant la fin de mon contrat en alternance, j’ai signé mon CDI pour un poste à Munich en Allemagne, en tant que Project Manager to CEO Central Europe. Mon terrain de jeu était donc l’Allemagne et l’Autriche et mes missions étaient extrêmement variées.

Ville de Munich.jpg

– AABP : 5 mois ! Tu vas faire des jaloux parmi nos lecteurs 😉 En quoi consistait ton travail de l’époque ?

– Sarah : J’ai travaillé sur différents projets selon des degrés divers de stratégie. J’ai eu l’occasion de travailler sur la partie Développement Durable et RSE avec la manager de la zone, j’ai accompagné la création d’une nouvelle marque « Jo&Joe » à destination des Millenials sur la zone Europe centrale, j’ai touché à la communication et à l’IT. Vraiment touche-à-tout !

– AABP : Comme je l’ai mentionné en introduction tu es maintenant basée à Bora Bora, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton travail actuel et comment tu y es arrivée ?

– Sarah : Après mon poste de Project Manager j’ai ensuite pris un autre poste en IT/Digital. Puis une nouvelle opportunité s’est présentée à moi et je me suis lancée. Je suis ainsi depuis avril 2018 Responsable Ressources Humaines (qu’on appelle chez AccorHotels « Talent & Culture Manager ») pour deux Sofitel à Bora Bora, Polynésie française. Mon travail consiste à travailler sur tous les aspects RH de l’hôtel : le recrutement des nouveaux salariés, l’intégration à l’entreprise, la gestion des extras, les formations, les sujets RH du quotidien, l’organisation des plannings, la reconnaissance et le bien-être du salarié, les sanctions disciplinaires, les liens avec les syndicats. Un bon melting-pot de sujets pour résumer 🙂

Sofitel - Bora Bora
Sofitel – Bora Bora

– AABP : Pourquoi as-tu choisi ce métier / cette branche ?

– Sarah : Concernant la branche, je souhaitais un domaine d’activité où je pouvais être fière de mon entreprise : l’hôtellerie était donc pour moi un excellent choix. Concernant le choix de carrière, j’avais connu le siège monde à Paris, puis un siège en région (en Allemagne donc), j’avais désormais envie de découvrir ce qu’il se passait réellement en hôtel. J’ai donc choisi de me rapprocher des opérations.

L’Association Alumni AABP

– AABP : Comme beaucoup le savent, tu es également la Vice-présidente de notre chère Association Alumni. Pourrais-tu nous dire qu’est-ce qui t’a fait t’engager au sein de cette Équipe Alumni ?

– Sarah : Je dirais l’envie de transmettre mon expérience et d’aider pendant cette période qui n’est pas la plus simple de la vie étudiante.

– AABP : Quels sont les projets AABP dont tu es en charge et dont tu pourrais nous parler ?

– Sarah : Je m’occupe entre autres du projet de Parrainages entre élèves préparationnaires et Alumni qu’on a créé l’année dernière. C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur et que j’ai monté avec Max et Quentin. Depuis, j’ai recruté deux super recrues, Kaan et Hélène, qui m’aident sur le sujet et m’apportent de nouvelles idées. L’idée est d’avoir une personne (un Alumni donc) à qui on peut poser des questions qu’on ne pourrait poser ni aux professeurs, ni à ses camarades, ni à sa famille. Les Alumni sont déjà passés par cette étape de leur vie, ont vécu leurs années en école et pour certains, sont entrés dans la vie active. Il y a donc un certain nombre de questionnements où ils sont les mieux préparés à y répondre.

– AABP : Quel conseil donnerais-tu aux Alumni qui nous lisent et qui aimeraient prêter main forte à l’Association pour ses actions ?

– Sarah : N’hésitez pas à nous contacter ! L’association est toujours disponible et prête à accueillir de nouvelles têtes (et cœurs) prêts à prêter main forte !

– AABP : Merci beaucoup Sarah pour ton temps et cet échange hyper intéressant ! Pour finir, as-tu une résolution pour 2018 ?

– Sarah : Continuer à faire du mieux que je peux, continuer à apprendre et à grandir chaque jour.

– AABP : Et des projets d’avenir ?

– Sarah : On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve ! Lorsque j’étais en classe prépa, si on m’avait dit que j’irais travailler en Allemagne, je n’y aurais pas cru car pratiquer l’allemand n’était pas vraiment mon fort… (Rires). De même, si on m’avait dit qu’un jour je travaillerais à Bora Bora, vous auriez lu un air vraiment sceptique sur mon visage! Comme quoi, tout peut arriver. Mais j’ai en effet quelques idées concernant mon avenir… alors, rendez-vous au prochain épisode 😉

****

N’hésitez à pas nous contacter si vous voulez être mis(e) en relation avec Sarah si jamais vous avez des questions au sujet de son parcours 
Voici son profil LinkedIn.

Où nous retrouver