[Septembre 2018]
Passionné d’automobile et d’horlogerie, Adrien nous raconte son parcours depuis ses années de taupin sur les bancs des classes prépas Scientifiques de Blaise jusqu’aux manufactures horlogères Suisse les plus exclusives au monde ! Avec un parcours aussi impressionnant qu’inspirant, Adrien nous livre aussi ses conseils précieux pour non seulement mieux vivre sa prépa mais pour aussi trouver sa voie et vivre de sa ou ses passions. En espérant que vous prendrez autant de plaisir à lire cette interview que nous en avons pris à la faire !
Très bonne lecture à tous !
L’Équipe AABP.

La CPGE à Blaise
– AABP : Bonjour Adrien ! Merci de prendre le temps de nous recevoir en Suisse et de répondre à nos questions. Commençons par le commencement il y a maintenant 7 ans de cela, peux-tu nous expliquer pourquoi tu as choisi la filière MPSI-MP ?
– Adrien : En sortant du lycée je ne savais pas trop ce que je voulais faire et j’hésitais entre une formation économique et une formation scientifique. J’avais de bons résultats dans les matières scientifiques et une attirance pour les maths et la physique. Je me suis donc tourné vers cette filière tout en sachant que je pourrais toujours poursuivre par une formation économique si j’en avais envie.
– AABP : Et pourquoi au Lycée Blaise Pascal ?
– Adrien : D’abord pour une raison de proximité. Faire une prépa est éprouvant mentalement et je ne voyais pas d’intérêt de partir à des centaines de kilomètres de ma famille et de mes amis. Je n’ai jamais été convaincu par le « culte » des grandes prépas et je pense que réussir ses concours dépend surtout de sa motivation et du travail que l’on fournit pendant ces deux – ou trois – ans ! (Rires). J’avais entendu parler de Blaise par mes professeurs de Lycée qui m’avaient rapportés une bonne ambiance dans les classes et des professeurs à l’écoute. Je ne me suis donc pas posé longtemps la question et je me suis tourné tout de suite vers Blaise Pascal.
– AABP : Comment as-tu vécu ton expérience CPGE une fois rentré à Blaise ?
– Adrien : Étonnamment j’en ai un très bon souvenir ! Ces années représentent un investissement personnel très important en terme de travail mais on ne le fait presque jamais seul. J’ai le souvenir d’une équipe d’amis soudée avec qui je passais mes soirées à la BU (NDLR : Bibliothèque Universitaire) mais toujours dans une bonne ambiance et avec une entraide que je n’ai jamais autant retrouvée après. Je pense que ca aurait été vraiment difficile voir impossible sans cela !

– AABP : En effet l’entraide et de camaraderie sont des aspects qui reviennent souvent dans nos interviews d’Alumni ! Si tu devais définir ce qui qui t’a le plus marqué en CPGE, qu’est-ce que cela serait ?
– Adrien : C’est vraiment cette ambiance volontaire et fraternelle ! Il faut l’avoir vécu pour s’en rendre compte. Au départ c’est assez étrange, on vit à 100 à l’heure et on se demande un peu pourquoi on se lève le matin. J’aimais bien les maths mais en faire toute la journée ce n’était pas non plus une vocation. J’avais du mal à voir le bout, la finalité et l’intérêt de ce que je faisais. Je pense qu’il faut être en école – voire même dans le monde du travail – avant de complètement réaliser l’intérêt de cette formation. C’est donc entièrement grâce à cette ambiance et à ce soutien que j’ai trouvé la force de me motiver chaque jour à travailler pour décrocher une école que je voulais !
– AABP : Quel conseil aurais-tu aimé que l’on te donne au moment de rentrer en CPGE ?
– Adrien : J’aurais aimé que l’on me dise de moins me mettre la pression, qu’essayer d’atteindre les écoles en tête du classement n’est pas forcément la seule finalité ! J’ai ressenti cette pression plusieurs fois lors de ma prépa mais je m’en suis d’autant plus rendu compte en arrivant en école – et en sortant. La formation d’ingénieur est très particulière et regorge de beaucoup de spécialités propres à chaque école. Je pense que l’important n’est pas de faire Polytechnique ou l’ENS pour réussir sa prépa, mais bel et bien d’intégrer l’école qui nous correspond ! En prépa c’est vraiment difficile de voir les choses de cette manière car nous n’avons presque jamais l’occasion d’interagir avec les étudiants en école ou de nous rendre sur place pour rencontrer les enseignants. Contrairement aux filières économiques, tous les oraux sont regroupés à Paris et même si l’avantage pratique est là, on arrive dans l’école que l’on a choisie sans jamais y avoir mis les pieds avant… J’ai vraiment trouvé difficile de choisir sur papier et j’aurais beaucoup apprécié avoir plus de conseils et d’aide pour ce choix !
L’École d’Ingénieur : Mines d’Alès
– AABP : Comment s’est passé la transition entre la CPGE et l’arrivée en école d’ingénieur : l’École des Mines d’Alès ?
– Adrien : Très bien !! Je vois mal comment ça peut mal se passer ! On sort de plusieurs années passées à travailler presque tous les jours et on arrive dans une ambiance plus détendue on va dire ! Et pour ne pas trop parler des soirées même d’un point de vue travail ce n’est plus du tout la même chose. On voit beaucoup plus la finalité des travaux qui sont demandés et leur intérêt pratique pour notre future carrière. C’est beaucoup plus stimulant d’autant plus qu’on choisi une partie de nos cours et projets en fonction de nos goûts et de nos objectifs professionnels.

– AABP : Quel a été ton parcours académique en école (cours, spécialisations, échanges universitaires…) ?
– Adrien : J’ai commencé par un tronc commun d’un peu plus d’un an avec une formation très variée allant de la mécanique générale à la chimie et en passant par des cours de management ou de droit. J’ai ensuite choisi une spécialisation en matériaux avec une mineure en commerce international. Ma formation m’a donc donné une vision très large de quasiment tous les domaines techniques tout en m’apportant des bases managériales et commerciales que je voulais acquérir. Ce genre de formation peut paraître assez frustrante en sortant de classes prépa, où l’on a tout approfondi en détail, car le fait d’acquérir une vision aussi large implique justement de ne pas rentrer dans les détails. On a parfois l’impression de rien savoir sur tout mais en arrivant dans le monde du travail on se rend vite compte que l’intérêt et avant tout de s’adapter à n’importe quel problème et de savoir comment acquérir rapidement les connaissances nécessaires car les bases sont déjà maîtrisées.
– AABP : Quel a été ton parcours associatif / extra-scolaire ?
– Adrien : Il a eu une place très importante dans ma scolarité, presque plus que les cours à vrai dire ! Je me suis impliqué dans de nombreuses associations mais j’ai surtout choisi de m’engager dans une association de développement automobile dont j’ai été le Président pendant presque deux ans. En plus de me faire plaisir en travaillant dans l’automobile – dont je suis passionné – j’ai avant tout vécu une expérience quasi professionnelle qui m’aura ouverte énormément de portes en école, à la sortie et encore aujourd’hui ! Avec une équipe regroupant près de 80 étudiants issus de trois établissements différents, nous avons conçu, assemblé et optimisé une voiture électrique avec un constructeur automobile régional qu’est PGO Automobiles. C’était une superbe opportunité car les entreprises sont très enclines à soutenir des étudiants dans leurs projets ce qui nous a permis de soulever un budget colossal de plus de 150 000€ et de présenter notre prototype au Mondial de l’Automobile. Et nous avons aussi décroché la 3e place au Concours Lépine International ! En plus du plaisir que j’ai pu avoir à travailler sur ce projet, il m’a avant tout permis de rencontrer les principaux acteurs du secteur et de me faire un carnet d’adresse pour mes premiers pas en entreprise !
– AABP : Incroyable ! En effet nous avions fait suivre un article sur les réseaux sociaux de l’Association Alumni suite à ce beau résultat obtenu au Concours Lépine ! 😉 Par la suite, peux-tu nous expliquer quel a été ton parcours professionnel (stages, expérience entrepreneuriale, etc.) ?
– Adrien : En première année j’ai effectué un stage ouvrier qui est obligatoire en école d’ingénieur, j’étais chez Bosch sur les lignes d’assemblage des ABS équipant une grande partie des voitures aujourd’hui commercialisées. En deuxième année le hasard m’a conduit à faire mon stage chez Maped ou j’ai été chargé de la conception de leur future gamme de stylos et feutres. Même si le secteur ne me correspondait pas forcément je me suis beaucoup amusé dans une entreprise ludique et super dynamique ! La particularité de l’Ecole des Mines était également de prévoir une mission en Entreprise à plusieurs. J’ai donc intégré le sous-traitant aéronautique Zodiac Aerospace avec deux autres élèves et nous avons travaillé sur l’amélioration des processus de production de pièces de haute précision destinées aux servovalves des avions de chasse. C’était très formateur de travailler sur un tel niveau de précision et de qualité. Pour mon projet de fin d’étude je voulais me diriger vers un secteur qui m’intéresse particulièrement ! Même s’il aurait été logique de m’orienter vers l’automobile où je m’étais forgé une petite expérience, j’ai préféré m’orienter vers l’horlogerie, une autre de mes passions. J’ai eu la chance d’intégrer Rolex où j’ai travaillé sur les matériaux céramiques qui sont de plus en plus utilisés dans l’horlogerie. J’ai retrouvé là aussi une rigueur incroyable et surtout une passion débordante dans une entreprise à la pointe de la technologie !
– AABP : Quel parcours ! A posteriori, selon-toi quel a été le facteur déterminant dans ton choix de carrière ?
– Adrien : Mon stage de fin d’étude sans hésitation. D’une part parce que j’ai adoré ce secteur où la qualité produit est l’objectif à atteindre quel qu’en soit la difficulté et sans aucune concession. D’autre part parce que mon projet de fin d’étude m’avait ouvert des portes qu’il aurait été dommage de ne pas franchir !
La vie après l’École
– AABP : Et donc en quoi consiste ton travail actuellement ?
– Adrien : Je travaille pour G&F Châtelain, une manufacture horlogère Suisse appartenant à une prestigieuse marque de luxe (Chanel pour ne pas la citer). Je suis chargé de l’Innovation et du développement des nouveaux matériaux céramiques pour la marque ou pour d’autres manufactures horlogères.
– AABP : Pourquoi as-tu choisi ce métier / cette branche ?
– Adrien : Avant tout pour ma passion ! Rien de tel que de travailler dans un secteur pour lequel notre intérêt est important. Je travaille sur des projets qui ne peuvent que m’intéresser et la passion que j’ai pour les montres me pousse à toujours être plus exigent et à améliorer sans cesse les produits que je conçois. De plus travailler dans l’innovation c’est être toujours à l’affut des dernières nouveautés. Il faut avoir une vision à très long terme tout en se devant de gagner une course contre la montre pour être en avance sur la concurrence. C’est très stimulant, j’apprends et je découvre de nouvelles choses tous les jours !
– AABP : Et as-tu des projets d’avenir ?
– Adrien : Pour le moment je pense rester dans le secteur de l’horlogerie qui me plait beaucoup ! J’aime beaucoup le côté technique de mon travail actuel mais je suis également attiré par d’autres dimensions projets comme le commercial ou la stratégie. Je n’exclue toujours pas de faire une école de commerce, soit via un cursus classique à court terme, soit via un master spécialisé ou un MBA dans quelques années.
L’Association Alumni AABP
– AABP : Comme beaucoup le savent désormais tu n’es pas un simple Alumni car tu es depuis maintenant plusieurs années le Vice-président de notre chère et tendre AABP, notamment en charge des filières Scientifiques. Pourrais-tu nous dire qu’est-ce qui t’a fait t’engager au sein de cette Équipe Alumni ?
– Adrien : Comme je le disais tout à l’heure, j’ai eu du mal à m’orienter et à faire le choix de l’école qui me convenait le plus lorsque j’étais en prépa. J’ai aussi réalisé que certains exercices – les entretiens de personnalités par exemple – pourraient être bénéfiques aux étudiants. Je souhaitais que mes successeurs ne rencontrent pas ces difficultés et m’engager dans l’association était le meilleur moyen des les aider ! D’un point de vue plus personnel c’était aussi l’occasion de garder contact avec mes camarades de promo et de rencontrer d’anciens étudiants tous plus intéressants les uns que les autres !
– AABP : Quels sont les projets AABP dont tu es en charge et dont tu pourrais nous parler ?
– Adrien : Je m’occupe des projets qui concernent les classes scientifiques. Et on peut dire que je ne manque pas de travail ! Un de mes principaux projets est d’organiser une journée d’entretiens blancs pour les étudiants. Cela fait deux ans que je m’en occupe et c’est à chaque fois le même plaisir. Les résultats sont là lors des concours et étudiants comme anciens élèves me font toujours de supers retours. J’ai beaucoup d’autres projets en tête et l’un des principaux est d’aider les étudiants à mieux connaitre les écoles qu’ils veulent intégrer pour pouvoir choisir le plus facilement possible.
– AABP : Quel conseil donnerais-tu aux Alumni qui nous lisent et qui aimeraient prêter main forte à l’Association pour ses actions ?
– Adrien : Je pense que la meilleure façon de s’investir c’est d’aider à sa façon les étudiants en leur donnant ce qui nous a manqué en prépa. Que ce soit en participant aux évènements de l’association ou en venant s’investir ou porter des projets. Nous accueillons à bras ouvert les initiatives de chacun ! C’est toujours un plaisir de retrouver des anciens de Blaise Pascal autour d’un projet, ou d’une bonne bière ca marche aussi ! (Rires).
– AABP : Merci beaucoup Adrien et pour toute cette énergie et ces conseils, en espérant que ton parcours saura en inspirer plus d’une et plus d’un parmi nos chers préparationnaires.
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