[Avril 2017]

Nous sommes heureux de vous présenter le portrait de Sibylle Menegaux ! Passée par la voie ECS de 2010 à 2012 avant d’intégrer l’EDHEC Business School, Sibylle est maintenant diplômée et travaille en tant que Consultante – Formatrice dans un cabinet d’Innovation Managériale sur Paris. Sibylle a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions sur son parcours et elle nous a aussi livré quelques conseils à destination des actuels Préparationnaires 

Bonne lecture !

L’Équipe AABP.

Sibylle Menegaux
Sibylle Menegaux / ECS 2010-2012

– AABP : Pourquoi as-tu choisi de faire une Classe Préparatoire ?

– Sibylle : Pour être tout à fait honnête, parce que je n’avais pas de but spécifique et que j’ai écouté mes parents qui ont pressenti que ça pourrait me correspondre. En réalité, la CPGE est très différente de l’École, qui elle-même n’a rien à voir avec le monde de l’entreprise. J’ai longtemps erré et je me demande toujours si j’ai bien fait de choisir cette filière ! Je n’avais pas de passion particulière (toujours pas) et j’avais des moyennes équilibrées dans toutes les matières : pas de points faibles ni de points forts (mises à part les langues).

– AABP : C’est vrai que c’est assez rare de se lancer dans une Prépa en sachant exactement ce que l’on y cherche. Mais dans ce cas, pourquoi as-tu choisi de faire ta CPGE à Blaise ?

– Sibylle : J’avais à peine 17 ans quand j’ai passé mon bac et je ne me voyais pas quitter ma famille, mes amis, mon copain et ma maison pour m’investir dans une voie que j’ai choisi un peu par « défaut ». Je pense sincèrement que j’aurais rapidement abandonné si je n’avais pas eu ces repères familiaux et le confort du domicile parental. Sûrement aussi la pression parentale **rire**. Blaise c’est aussi mon collège et mon lycée, un environnement que je connaissais donc par cœur et pour lequel j’avais des attaches. Il m’est souvent arrivé d’avoir des profs que je connaissais en kholle 😊. Je savais aussi pertinemment qu’une prépa trop encadrante, trop directrice, trop étouffante m’aurait fait fuir rapidement.

– AABP : Quelle a donc été ton expérience CPGE ?

– Sibylle : La prépa, ça n’a pas du tout été mon expérience préférée. J’ai galéré pendant deux ans pour trouver du sens à tout ce travail acharné et je n’en ai jamais trouvé. Je suis quelqu’un qui a besoin de sens, je survis difficilement quand je ne vois pas la logique, le pourquoi du comment. Beaucoup de mes amis regrettent la prépa après l’arrivée en École alors que je n’ai jamais songé un seul instant à refaire une année pour avoir une meilleure école par exemple. J’ai connu un moment très dur en début de deuxième année où j’ai voulu tout plaquer, ce qui m’a remotivé c’est la volonté d’aller au bout de ce que j’avais entamé.
Ce qui fait la force de la prépa, c’est ce cocon qu’on se crée, les amitiés qu’on tisse et qui durent bien après la prépa. On traverse des épreuves difficiles et on en apprend énormément sur soi, l’autodiscipline, les limites à se mettre, son rythme de travail etc., et je dirais que c’est finalement ce que j’en retiens.

– AABP : Au regard de ton expérience visiblement particulière, quel message aimerais-tu donc faire passer aux étudiants CPGE actuels ?

– Sibylle : La Prépa c’est finalement comme l’École. Elle est ce qu’on en fait. Ne passez surtout pas à côté de l’humain et de l’extra-scolaire, vous n’êtes pas des machines et dans les moments difficiles c’est précisément ce qui va vous faire tenir. En tout cas, c’est ce qui s’est passé pour moi : les co-préparationnaires et les scouts m’ont permis de finir la Prépa en beauté. Tout le monde vous dit de travailler en Prépa alors j’ai envie de vous dire le contraire, ménagez-vous aussi, trouvez un équilibre entre travail et loisirs, prenez du recul et ne vous accrochez pas trop aux classements : ils changent 

– AABP : Alors là tu mentionnes un point très important en effet, et nous au sein de l’Association on est totalement d’accord avec toi : « La Prépa, elle est ce que vous en faites » ! Mais du coup, tu fais aussi le lien avec l’École dans ta réponse, pourrais-tu revenir sur ton parcours académique à l’EDHEC ?

EDHEC Business School
EDHEC Business School

– Sibylle : Je suis fille d’expatriés, le voyage c’est une constante dans ma vie, j’ai donc logiquement décidé de faire le parcours intercontinental après 1.5 ans à Lille. 6 mois à New York – le rêve absolu (!) – suivi de 3 mois à Pékin. Pendant ma césure, j’ai fait 4 mois au Brésil puis 6 mois à Paris – l’enfer **rire jaune**. C’est au cours de ces différentes expériences que je me suis intéressée aux différences entre les cultures et tout naturellement, je me suis dirigée vers le Marketing International et le Management Interculturel. Pour ça, j’ai décidé de faire mon échange de M2 à Lisbonne pendant un an. J’y ai plus travaillé qu’en prépa – oui oui c’est possible… – mais là encore je n’ai qu’un conseil à donner aux étudiants : n’hésitez pas à partir !!! En revanche, travaillez en école car ça vous permettra de choisir votre destination…

– AABP : Mais du coup je suppose que tu n’as pas que suivi le parcours académique à l’EDHEC, quel a été ton parcours associatif / extra-scolaire ?

– Sibylle : Mon côté scout m’a fait comprendre qu’il fallait saisir l’opportunité de la première année en École de Commerce pour faire de l’humanitaire : c’était maintenant ou jamais ! Je suis jeune, j’ai du temps et de la motivation, j’ai donc intégré Schola Africa et je suis partie en mission d’un mois et demi au Burkina Faso à la fin de ma première année. Si je résume ça en un seul mot : inoubliable. En parlant de scoutisme, je n’ai jamais cessé d’être Chef : en Prépa, en première année d’École et j’ai recommencé dès que ma vie s’est recentrée en France ! Vive le scoutisme !

– AABP : Je pense que le message est bien passé  Au cours de ton parcours en École, quel a été ton parcours professionnel ?

– Sibylle : Mon expérience dans l’humanitaire a été validée comme « premier stage » par l’EDHEC . En césure, j’ai fait un premier stage chez Michelin au Brésil, incroyable ! Sur Paris, j’ai changé radicalement de monde : j’ai travaillé – enfin – je me suis faite exploiter dans une startup de Rocket Internet dans le e-commerce. J’ai connu l’enfer Parisien dans toute sa splendeur ! 9h-22h quoi…

– AABP : En effet, not cool… Mais maintenant que tu es de retour sur Paris avec un nouveau travail, que fais-tu ?

– Sibylle : Je fais du Conseil et des formations en Innovation Managériale. Ouais, je suis d’accord, aucun lien avec du Marketing . Globalement, on fait tout ce que fait une boîte de Conseil : accompagnement au changement, relation client, propositions commerciales etc., sauf que c’est dans le secteur du Management. Ce qui est passionnant c’est que nous sommes les seuls presque à faire ça ! On bosse sur les nouveaux environnements de travail, le télétravail, le leadership à l’ère du digital, la gestion des émotions et du stress, on donne des conférences sur l’usage de l’e-mail, on calcule le stress et le bien-être pour des clients du CAC40 assez impressionnants, etc. La moitié de mon temps, je suis en formation, ce que j’apprécie énormément car l’animation c’est un petit kiffe personnel. Par ailleurs, à 23 ans apprendre à des managers à faire leur métier c’est très très challengeant mais tellement intéressant ! Mes collègues me passionnent, surtout les psychologues du travail, on en apprend tous les jours avec une moyenne d’âge relativement basse !

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Greenworking | Conseil et formations en innovation managériale

– AABP : Et pourquoi as-tu choisi ce métier ?

– Sibylle : En premier lieu, j’ai trouvé un métier qui a du sens. Lorsque je forme des personnes et surtout parce que je suis persuadée de la justesse des contenus de nos services, j’ai l’impression d’être utile et ça, j’adore. Le contact humain est évidemment très important aussi ! J’ai beaucoup douté, je n’avais pas envie de me spécialiser dans le management, il faut penser au reste de sa carrière, au développement, blablabla, et puis what the hell ? J’ai eu un coup de cœur, je ne me suis plus posé de questions : ma place était ici.

– AABP : As-tu pris une résolution particulière pour 2017 ?

– Sibylle : Avoir assez de prestance et de professionnalisme pour aller faire des restitutions aux CODIRs des plus gros groupes, réussir à trouver un équilibre entre vie pro et vie perso – pour l’instant, je n’y suis pas – continuer de m’émerveiller à chaque nouvel apprentissage et surtout arriver à continuer les scouts en parallèle !

– AABP : Quelques projets d’avenir ?

– Sibylle : Partir… Et loin. Je sais pertinemment que je vais me lasser, ce n’est qu’une question de temps. Je vais probablement tout plaquer et partir sur un coup de tête. Ça m’a longtemps angoissée d’avoir ces envies de changement et puis finalement j’ai relativisé, pour l’instant j’aime ce que je fais et ma vie va bien. 2 ans c’est long, j’aviserai après !

– AABP : Merci beaucoup Sibylle ! 

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