[Novembre 2019]
En cette journée Mondiale du jeu vidéo, nous vous avons réservé une surprise de taille en allant à la rencontre d’Elia Wrzesniewski. Depuis son plus jeune âge et la découverte des Pokémon sur sa Gameboy, son rêve a toujours été de faire carrière au sein de l’industrie des jeux vidéo. Celui-ci désormais devenu réalité, Elia a accepté de nous accorder un peu de son temps afin de revenir sur son parcours unique qui l’a amené à traverser le monde entre nos belles terres auvergnates et les vignes Champenoises, jusqu’au pays du soleil levant avant de plonger la tête la première au sein de l’univers digital et décalé des studios du géant français du jeu vidéo Ubisoft.

Elia et les jeux vidéo : un amour de jeunesse…
Aussi longtemps qu’elle puisse se souvenir, Elia ne se rappelle pas d’un temps où elle n’aimait pas les jeux vidéo. Leur amour ayant commencé très tôt avec les Pokémon alors qu’elle n’avait que 8 ans, cette passion n’a cessé de la suivre tout au long de sa scolarité. Une fois rentrée au collège Dofus a pris le pas sur Pikachu et ses compères, puis a été supplanté par le monde fantastique de World of Warcraft lors de ses années de lycéenne, avant de devoir faire une parenthèse lors de sa classe préparatoire ; même s’il se dit que les pauses Mario Kart étaient bien opportunes. Une fois rentrée en école de commerce c’est bel et bien le phénomène League of Legends – où deux équipes de 5 joueurs s’affrontent au sein d’une arène digitale – qui a pris le pas sur ses habitudes de jeu. Même encore aujourd’hui, bien que prise pas une vie bien active et chargée, Elia ne se prive pas de jouer à sa console Nintendo Switch qui correspond parfaitement à ses nouveaux besoins de jeune cadre dynamique.
Une carrière chez « Ubi »

Elia a rejoint les rangs du géant français du jeu vidéo Ubisoft il y a maintenant bientôt 3 ans. Troisième groupe mondial du jeu vidéo, vous connaissez surement « Ubi » – comme le nomme les intimes – pour ses jeux iconiques tels que Assassin’s Creed, les Lapins Crétins, Far Cry, Just Dance, Prince of Persia, Rayman, Watch Dog ou encore Tom Clancy’s. Désormais International Product Manager au sein du groupe, la mission d’Elia consiste à développer la stratégie marketing d’un jeu vidéo alors que celui-ci n’est encore qu’en phase de conception. « Ce qui est fascinant c’est de pouvoir travailler main dans la main avec l’équipe de production. Notre rôle est de donner les clés de lecture du marché aux développeurs pour produire un jeu qui correspond aux attentes des joueurs, tout en respectant l’expertise des équipes. Forcément, c’est passionnant de travailler en étant entourée par des passionnés ! » nous raconte Elia avec entrain.
« Avant d’intégrer mon poste actuel je travaillais en tant que Diversification Manager. Mon travail consistait alors à faire vivre la marque au-delà de son support initial : le jeu vidéo. Par exemple nous développons beaucoup de contenu autour des Lapins Crétins : une série TV à succès, une BD à succès qui en est à son douzième tome, des expériences VR, des produits dérivés ainsi que de nombreux partenariats et activations avec Carrefour, Burger King, et bien d’autres » nous explique-t-elle. Mais le projet qui l’a marqué le plus a été la collaboration avec l’UNICEF où les Lapins crétins ont été les héros de leur campagne nationale. Le but étant de sensibiliser davantage les enfants à leurs droits et à la possibilité de leur engagement solidaire aux côtés de l’UNICEF. « C’est un projet qui m’a tenu à cœur car le but était de mettre la marque des Lapins Crétins au service d’une bonne cause » nous confie-t-elle.
Premiers pas dans l’industrie des jeux vidéo
L’industrie du jeu vidéo comptant beaucoup d’adeptes et d’amateurs, il n’est pas toujours si évident de s’y frayer un chemin. Comment en est-elle arrivée jusque-là ? « Mon parcours professionnel au sein de l’industrie du jeu vidéo a pris un vrai boost lorsque j’étais étudiante à Reims Management School [aujourd’hui NEOMA]. J’étais Présidente de PXL qui est l’association gaming de l’école et avec mes camarades nous avions commencé à organiser des compétitions d’esport entre étudiants. Nous avons rapidement identifié le potentiel et l’engouement que cela générait et avons eu l’idée d’élargir ces compétitions afin d’en faire des événements inter-écoles de commerce et d’ingé. Le projet n’a cessé de prendre de l’ampleur jusqu’au moment où, avec l’aide de Vincent Bachelet, nous avons lancé un réseau national, le Student Gaming Network, qui est par la suite devenue une association à part entière. Nous étions en contact avec le SELL – le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs – qui nous a énormément soutenu. Grâce à cette première collaboration, j’ai eu la chance de décrocher un stage au SELL et d’obtenir ma première expérience au sein de l’univers des jeux vidéo ! » nous explique-t-elle le sourire aux lèvres.

Une fois en stage au sein du syndicat, Elia a ainsi pu se créer et développer son réseau dans l’industrie du jeu vidéo. « Faire un stage au SELL était en réalité la plate-forme rêvée pour quiconque souhaite travailler dans le domaine du gaming, car le SELL collabore avec tous les acteurs du jeu vidéo, notamment autour de l’organisation de la Paris Games Week ». Une fois son stage terminé, Elia a d’abord reconduit son engagement avec le SELL via un CDD avant de se rendre au Japon à Nagoya pour son échange universitaire. « Pour être honnête je n’étais pas vraiment aux anges de quitter le SELL car même si j’étais très excitée à l’idée de découvrir le Japon, j’avais peur que quitter l’organisation me coûte potentiellement des opportunités d’embauche. Mais une fois au Japon, j’ai pu réactiver mes contacts au sein d’Ubisoft et j’ai eu la chance de pouvoir y décrocher un job en Diversification ! ».
L’école de commerce : un beau terrain de jeu
Comme beaucoup d’étudiants de classes préparatoires avant elle, Elia a rapidement ressenti ce que certains nomment le prépa blues une fois l’école intégrée. « Je ne m’attendais pas à ce que les cours soient si différents de ce que j’avais connu en prépa. Je les trouvais un peu moins denses que ceux de CPGE et j’ai mis un peu de temps avant de m’adapter pleinement, notamment grâce aux associations. En revanche ce qui m’a beaucoup plu c’était d’avoir un contact plus concret avec le monde de l’entreprise, j’ai particulièrement apprécié que des professionnels viennent à notre rencontre et nous parlent de leurs parcours et métiers ». Étant basée à Reims il y avait donc beaucoup de maisons de Champagnes qui venaient présenter leurs activités. C’est donc ainsi qu’Elia s’est forgée une passion pour le domaine ! « J’étais aussi investie dans l’association ACCESS qui promeut l’œnologie et le champagne. Forcément, j’en garde un souvenir particulièrement pétillant ! [Rires] ». Un de ses rêves étant de pouvoir un jour associer ses deux passions entre gaming et champagne !
Se trouver une passion n’étant pas toujours chose facile – que l’on soit en classe préparatoire ou en école – Elia distille ses conseils avisés aux leaders de demain afin de les aider à trouver leur voie : « Mon but n’est pas de faire du développement personnel de comptoir mais j’aimerais parler de ce qui m’a aidé à traverser les périodes de doute, car on en connaît tous, d’ailleurs, c’est même plutôt sain de douter et de se remettre en question ! Dans un premier temps je pense qu’il faut arriver à bien se connaitre, identifier ce qui est moteur chez nous et nous donne de l’énergie. Cela peut passer par faire des tests de personnalité, comme le MBTI, ou simplement par poser des questions à sa famille et ses proches sur ce qu’ils pensent que l’on pourrait faire dans la vie, dans quels domaines ils nous verraient évoluer. Dans un second temps – et c’est par exemple ce que j’ai réussi à faire via mon stage au sein du syndicat SELL – c’est d’arriver à approfondir ses centres d’intérêts en échangeant avec des acteurs du domaine qui nous intéresse pour améliorer notre connaissance métier. Personnellement, même si je savais que je rêvais d’évoluer dans l’industrie du jeu vidéo, je n’avais aucune idée de la multitude de métiers possibles et de ce qui me correspondrait. C’est via mon stage que j’ai eu la chance de pouvoir entrer en contact direct avec beaucoup de professionnels du secteur et de leur poser des questions sur leur quotidien et leurs missions. Ce n’est pas toujours facile, surtout si on est un peu timide ou que l’on a peur de déranger mais ça en vaut la peine ! Autour de la production de jeu vidéo, il y a tout un monde de métiers « support » accessibles dès la sortie d’école via les stages comme le marketing, la communication, le business, le licensing (in et out), les achats, comptabilité, etc.. Enfin, je pense qu’il est très important de dédramatiser la peur de l’échec ou la peur de faire des mauvais choix et qui peuvent parfois paralyser car rien n’est immuable. Il est toujours possible d’évoluer, de continuer à se former ou carrément de changer de métier plusieurs fois au fil de sa carrière. On pense souvent aux métiers de production du jeu vidéo – game designer, developers, level designers, programmers, artists, creative director, etc. – comme inatteignables en sortant d’une école de commerce car très spécialisés mais avec des formations supplémentaires et une solide expérience professionnelle, c’est tout-à-fait possible si vous vous apercevez par la suite que c’est ça qui vous passionne ! Il y a de nombreux exemples de parcours atypiques au sein d’Ubisoft et c’est finalement ça qui participe à la richesse et à la diversité des histoires que l’on raconte dans nos jeux ». Si le secteur des jeux vidéo vous intéresse, n’hésitez d’ailleurs pas à vous renseigner directement sur le site internet de l’ONISEP. Et au cas où vous ne sachiez pas vraiment dans quelle direction vous diriger, vous pouvez toujours choisir d’en apprendre plus sur vous-même en appliquant les conseils d’Élia en faisant le test MBTI disponible gratuitement ici et ici.
La CPGE à Blaise : que du bonheur !

Après avoir changé de lycée entre sa classe de Première et Terminale, Elia a ainsi fait une rencontre qui l’a mise sur le chemin des classes préparatoires. « J’ai intégré le lycée Blaise Pascal en Terminale en ne sachant pas encore ce que je voulais faire une fois le Bac en poche. Je m’étais inscrite par curiosité aux cours de préparations pour le concours des IEP et c’est ainsi que j’ai rencontré un professeur qui enseignait en CPGE à Blaise – Monsieur Deler – et c’est lui qui m’a dit qu’il pensait que j’avais le profil pour faire une prépa EC. Sachant qu’à l’époque je ne savais pas vers quels métiers je voulais me tourner – même si je savais que j’étais attirée par le domaine des jeux vidéo – son discours m’a vraiment convaincu de m’inscrire à Blaise pour entrer en CPGE ECE car j’avais le sentiment de ne pas m’enfermer dans une voie trop spécifique, le temps que ma réflexion aboutisse. ».
Quand vient le sujet de ses années de classes préparatoires, le discours d’Elia ne laisse aucune place au doute. « J’étais ultra épanouie en prépa ! J’appréciais particulièrement le côté émulation intellectuelle, le côté intense et le fait d’apprendre beaucoup de choses. Plus encore, ce sont les gens qui m’ont vraiment marquée car étant tous dans la même galère, cela crée une forte cohésion de groupe. Même si je n’ai pas forcément de retours sur comment cela se passait dans toutes les CPGE de France, je suis assez convaincue qu’on a la chance d’avoir un environnement unique à Blaise et je sais que je m’en souviendrai toute ma vie ! » explique-t-elle avec enthousiasme. Lorsqu’on lui demande des souvenirs et anecdotes de cette période, Elia ne peut alors s’empêcher de partir en fou rire incontrôlé autour d’une histoire de vocabulaire d’espagnol révisé au milieu de la cafétéria avec son groupe de khôle. « Au final, c’est souvent les moments comme celui-ci qui m’ont marquée car la prépa est une expérience vraiment prenante mais avant tout humaine où on se soutient mutuellement ».
Un avenir radieux
Alors que l’on pourrait croire qu’elle a accompli tous ses rêves d’enfance, Elia n’est pourtant pas en reste car il lui reste encore un grand défi à relever et qui lui tient particulièrement à cœur. « J’aimerais beaucoup me former au game design pour en assimiler les bases et au graphisme. Le domaine artistique des jeux vidéo m’intéresse et m’attire énormément. Un de mes rêves long-terme serait de pouvoir créer mon propre jeu » nous explique-t-elle avec des étoiles dans les yeux, et c’est bien tout le mal que l’on peut lui souhaiter pour l’avenir ! En espérant que l’AABP aura droit à une petite avant-première le moment venu. « Avec grand plaisir ! » conclut-elle alors.
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N’hésitez pas nous contacter si vous voulez être mis(e) en relation avec Elia si vous avez de quelconques questions au sujet de son parcours ;).
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