[Décembre 2019]

Nous célébrons aujourd’hui la journée mondiale du climat, également nommée la journée mondiale contre le changement climatique. Au-delà du rôle de spectateur passif voire de celui de citoyen agissant à sa façon pour la planète, voyons au travers du parcours d’une de nos alumni comment notre formation peut nous propulser au cœur de l’action contre le changement climatique !

Méthodique et déterminée Julia Pallé, ancienne ECE promotion 2009 nous illustre, depuis le lycée jusqu’au sport automobile, comment réussir à agir sur ce qui nous tient à cœur.

Julia Pallé / ECE 2007-2009
Julia Pallé / ECE 2007-2009

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– AABP : Bonjour Julia,  merci beaucoup d’avoir accepté de nous rencontrer et de répondre à nos questions. Peux-tu nous en dire plus sur le métier que tu occupes actuellement ?

– Julia : Je suis Senior Sustainability Consultant chez Formule E [NDLR : Consultant Senior pour le Développement Durable]. C’est-à-dire que je participe à la mise en place d’une stratégie respectueuse du développement durable en m’occupant de l’impact environnemental et social du championnat. Chaque année un budget est alloué pour le développement durable et c’est à moi de le répartir entre les actions que j’aurai d’avance planifiées. Je suis également présidente de Sports and Sustainability international (SandSI), une association internationale d’experts en développement durable qui travaille à élargir et à harmoniser les pratiques initiées dans le milieu du sport en matière de développement durable.

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– AABP : Qu’est-ce qui t’a amené à travailler au sein du Championnat de Formule E ?

– Julia : Lors de ma première recherche de stage je cherchais davantage à m’orienter vers l’industrie lourde. En effet, c’est l’endroit parfait pour mettre en place des actions de préservation de l’environnement puisque la nature de l’activité est assez polluante et les grands groupes consacrent souvent un budget important pour la RSE [la Responsabilité Sociétale des Entreprises]. J’ai eu toutefois l’opportunité de travailler pour le sport automobile dès ma césure. Les professionnels du développement durable y étant peu nombreux, j’y suis restée. Mon choix s’est porté sur la Formule E pour l’admiration et le rêve que le sport automobile provoque. Par le biais de cet engouement il est plus aisé de convaincre que des courses plus responsables de l’environnement sont aussi fascinantes. Dans cette optique, le championnat met également en avant les voitures électriques comme une alternative crédible pour la mobilité de demain.

– AABP : Quelle est ta vision du développement durable ?

– Julia : En tant que personne optimiste, je suis certaine que nous avons un bel avenir devant nous – si nous agissons maintenant car il est urgent d’agir. Avec l’éveil des consciences que nous observons partout dans le monde, avec les discussions sur le climat et surtout avec l’action des jeunes pour un développement plus durable, je pense que nous y parviendrons. En ajoutant à ces actions citoyennes, l’engagement de nombreuses marques – comme Formula E – pour la protection de l’environnement grâce à des contributions bénéfiques pour la planète et ses habitants, nous pouvons observer que de réels changements se produisent maintenant.

– AABP : D’où vient ton intérêt pour le développement durable ?

– Julia : Mon intérêt pour le développement durable date du lycée. C’était un sujet qui commençait à devenir de plus en plus enseigné à la suite des réveils des consciences envers l’état de la planète. J’y ai tout de suite accroché et il ne m’a pas quitté. En fin de prépa mes projets s’orientaient davantage autour de la finance responsable, crise des subprimes oblige. L’école m’a ensuite permis de découvrir beaucoup d’autres domaines où l’on pouvait appliquer le développement durable. Ensuite, je me suis rendu compte en école que si je voulais vraiment changer les choses il fallait que je me tourne vers les entreprises qui en avaient la capacité. J’ai ainsi fait coïncider idéaux avec la réalité : en montrant aux entreprises qu’il y a un réel intérêt à investir dans le développement durable je peux avoir les fonds pour améliorer la situation.

– AABP : Que conseillerais-tu aux étudiants ou préparationnaires actuels qui souhaitent travailler dans ce domaine ?

– Julia : Si je suis arrivée aux prémices du développement durable, ce n’est plus le cas pour eux. Ces métiers demandent de plus en plus de connaissances donc je conseillerais de faire une formation spécialisée afin qu’ils puissent lier connaissances et intérêt pour le développement durable.

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– AABP : De ton côté, quel a été ton parcours depuis l’école de commerce jusqu’à maintenant ?

– Julia : J’ai intégré Grenoble Ecole de Management en 2009 où dès la deuxième année j’ai pu me spécialiser en management de projets et du changement ainsi qu’en RSE. Cette même année, je suis devenue vice-présidente de l’association de développement durable de l’école. Après une Summer School en Australie j’ai continué sur une césure et une alternance dans la RSE chez Michelin MotorsportsMichelin Motorsports.

– AABP : Pourquoi as-tu choisi de faire une alternance ?

– Julia : L’alternance me permettait d’acquérir une expérience professionnelle, ce qui a été pour moi un plus pour trouver un emploi après avoir été diplômée. De plus même si j’ai toujours été une élève très scolaire, j’ai adoré l’alternance car celle-ci m’a permis de prendre de la hauteur par rapport à mes cours, de mieux appréhender ce qui était utile pour moi dans mes cours et de confronter la théorie à la pratique.

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Grenoble École de Management (GEM)

– AABP : Si tu repenses à tes années prépa, avec le recul que changerais-tu ? Quel conseil donnerais-tu aux actuels préparationnaires ?

– Julia : Je travaillerais davantage en groupe car on progresse plus vite en s’entraidant et on gagne du temps précieux. Savoir travailler en groupe est une compétence indispensable pour l’école de commerce. Les personnes qui vous accompagnent en prépa resteront souvent des amis fidèles, chose que l’on retrouve peu en école. Profitez de votre groupe d’amis et de travail pour vous soutenir et tourner en dérision les moments les plus difficiles. J’enlèverais aussi tout le stress lié aux classements. J’ai cubé pour avoir une Parisienne, que je n’ai pas eue, pourtant cela n’a pas eu d’effet sur mes projets. L’école qu’on intègre n’est pas déterminante pour sa carrière, nos premières expériences professionnelles le sont bien plus ! Mon dernier conseil et pas des moindres : accordez-vous du temps libre. Personnellement la danse et le sport m’ont permis de m’aérer l’esprit et de limiter le stress.

– AABP : As-tu des projets d’avenir ?

– Julia : À court terme l’évènementiel sportif m’intéresse puisqu’il est assez semblable au sport automobile tout en rajoutant de la nouveauté. Hors domaine professionnel j’ai une idée assez fixe que je n’ai pas encore réalisée qui est d’agir dans le champ de l’humanitaire. J’aimerais utiliser mes compétences pour aider des personnes qui ont moins de chance que moi. Ce qui me touche particulièrement ce sont les jeunes qui traversent aujourd’hui la méditerranée et qu’on destine à faire des petits boulots. Si on arrive à les intégrer différemment, ce sont des jeunes qui pourront offrir une impulsion indispensable pour notre société.

– AABP : Merci énormément pour ton témoignage et tes conseils Julia, nous te souhaitons bien évidemment tout le meilleur pour tes projets actuels et futurs, ainsi que pour les causes qui te sont chères.

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N’hésitez pas nous contacter si vous voulez être mis(e) en relation avec Julia si vous avez de quelconques questions au sujet de son parcours ;).
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Pour en savoir plus sur le sujet

  • Interview de Julia en anglais datant de Décembre 2018
  • Interview de Julia en anglais datant de Novembre 2019
  • Le programme de Développement Durable de la Formula E en anglais

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